Portrait alumni - Louane Meuterlos, Pédicure-Podologue
Nous partons à la rencontre de Louane Meuterlos, pédicure-podologue et alumni 2022 de l’école Rockefeller. A travers cette interview, elle revient sur son parcours académique, nous parle de son métier et de la Fédération Nationale des Étudiants en Pédicurie-Podologie (la FNEP) dont elle a repris la présidence cette année.
Bonjour Louane, comment êtes-vous devenue pédicure-podologue ?
Quand j’étais en terminale, je savais déjà que je voulais me tourner vers le domaine du paramédical, mais sans trop savoir quel métier exercer. A l’époque, je ne connaissais que le métier de kiné et, souhaitant avoir un lien avec le sport, je m’y suis intéressée. J’ai alors réalisé que ce n’était pas du tout ce que j’espérais et j’ai vite changé d’avis. C’est grâce à un entretien avec une conseillère d’orientation que j’ai découvert pour la première fois le métier de pédicure-podologue. Après m’être renseignée sur le sujet et avoir réalisé un stage chez un podologue du sport, j’ai su que ce métier était fait pour moi. J’ai ensuite consulté les modalités d’admission de l’école Rockefeller et il s'avérait que c’était la dernière année où l’on pouvait entrer grâce au concours. Plus que jamais déterminée à intégrer l’école directement après mon bac, j’ai décidé de faire une prépa en ligne en parallèle de ma terminale. Une fois mon bac en poche, j'ai passé les concours pour Marseille et Lyon, que j'ai réussis, et une fois mon bac en poche, j'ai rejoint l'école Rockefeller à Lyon
Je suis sortie diplômée en septembre 2022. J’étais alors partagée entre l’envie de travailler et celle de continuer mes études jusqu’au master. Malheureusement, dans la pédicurie-podologie, il n’existe pas de master à proprement parler, sauf si on se spécialise dans un domaine, comme le sport ou la biomécanique par exemple. J’ai donc intégré une licence 3 en Ergonomie du Sport et Performance Motrice dans une université pour pouvoir ensuite enchaîner avec un Master STAPS en Ingénierie et Ergonomie de l’Activité Physique. En parallèle de mes études, j’ai également trouvé une collaboration de 3 jours par semaine en tant que pédicure-podologue chez un ancien professeur de l’école. Cette organisation me permet une certaine flexibilité dans mon emploi du temps, pour pouvoir jongler entre mes cours, mon travail mais également mon rôle de présidente de la Fédération Nationale des Étudiants en Pédicurie-Podologie (la FNEP) que j’ai repris tout récemment.
En quoi consiste votre métier ? Quelles sont vos missions ?
Dans le cabinet où je suis en collaboration, il y a deux salles, une dédiée à la pédicurie, l’autre à la podologie. Quand j’ai commencé à exercer en septembre dernier, j’intervenais majoritairement dans le soin de pédicurie. Ce qui est néanmoins très intéressant, c’est les examens très cliniques sur lesquels travaille mon collaborateur, ce qui me donne l’opportunité de me former en continu. Je suis également des formations en parallèle pour me perfectionner en fraisage numérique par exemple et à la biomécanique. Dans mon métier, j’ai la chance d’intervenir en cabinet, à domicile mais également en maison de soin . De plus, je m’occupe également du façonnage de semelles en atelier et je vais commencer les examens cliniques en autonomie à partir de 2023. Cette expérience me permet d’entrer tout en douceur dans le monde du travail, j’ai l’occasion de travailler sur différentes pathologies, de varier les soins et de pouvoir jongler entre mes différents projets.
Vous avez repris la présidence de la FNEP. Quels sont vos projets ?
Avant d’en prendre la présidence, je faisais déjà partie de la FNEP en tant que VP en charge du réseau et des formations. J’ai repris la présidence cette année pour continuer sur la lignée de ce que nous faisons, à savoir faire valoir les droits de nos professions et formations.
Il existe malheureusement beaucoup d’aprioris sur le métier de pédicure-podologue qui reste dans l’ombre des autres professions du paramédical, et nous aimerions sortir de cela. C’est un métier formidable qui n’est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur. Pour pallier cela, nous avons beaucoup de projets en perspective, nous travaillons justement avec les instances de la profession ou encore certains ministères. Notre plus gros chantier en cours est l’universitarisation de la formation, car beaucoup d’instituts sont privés et non intégrés à l’université contrairement aux autres formations du paramédical. Ce n’est pas égalitaire.
Au niveau des actions, nous intervenons également lors de journées ou évènements nationaux, comme Octobre Rose ou encore Movember. Nous mettons alors en avant le métier de pédicure-podologue et des bienfaits qu’il peut avoir sur les patients qui suivent une chimiothérapie par exemple.
Que vous ont apporté vos années à l’école Rockefeller ?
J’ai beaucoup apprécié mes années au sein de l’école Rockefeller. Nous étions très bien encadrés et accompagnés tout au long de notre cursus. Elles m’ont permis de gagner en maturité, aussi bien professionnellement que personnellement et de prendre confiance en moi et en mon travail. Si je devais comparer mon “moi du passé” avec mon “moi de maintenant”, c’est le jour et la nuit.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs diplômés ?
Je leur conseillerais de bien réfléchir au projet qu’ils veulent construire et de ne pas se précipiter. Quand on sort de l’école, on a tendance à penser que l’on sait tout et à se lancer dans des ouvertures de cabinets par exemple. Réfléchissez bien, posez vous les bonnes questions et prenez le temps de vous former et de ne surtout pas vous enfermer dans vos acquis. Investissez-vous dans les instances de votre métier, allez à des congrès, des colloques, des salons et n’arrêtez jamais de vous former.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Dans l’idéal, j’aimerais avoir mon propre cabinet de pédicurie-podologie et, en parallèle, faire des travaux de recherche dans une entreprise d’outillage sportif.