Portrait alumni : Patrick Attali, Responsable pédagogique à l'Ecole Rockefeller
Après une longue carrière aux Hospices Civils de Lyon, Patrick revient aux sources et intègre l'Ecole Rockefeller en tant que formateur puis responsable pédagogique en septembre 2022.
Aux sources ?
Eh oui, Patrick Attali n'est ni plus ni moins qu'un ancien étudiant de l'école, et plus particulièrement de la promotion1991 !
A travers cette interview, il revient sur son parcours et nous partage son expérience du milieu hospitalier mais aussi sa vision de l'enseignement et de l'accompagnement pédagogique.
Bonjour Patrick, racontez-nous un peu votre parcours académique ?
Après l’obtention de mon baccalauréat en 1984, j’ai fait deux années de médecine à la Faculté Lyon Sud. Je ne suis pas allé plus loin dans cette filière, mais j’ai raccroché une licence de biologie à l’Université Lyon 1 pendant un an et suis sorti avec un diplôme d’études universitaires de biologie. Pour être honnête, je n’ai pas fait grand-chose de ce diplôme puisque cette année à l’université Lyon 1 a surtout été une opportunité pour moi de préparer le concours d’entrée à l’école infirmière, que j’ai passé et réussi et qui m’a permis d’intégrer l’IFSI Rockefeller en 1987.
J’étais donc parti pour réaliser mes 3 ans d’études quand le service militaire m’a rattrapé au bout d’un an, m’obligeant à quitter l’école pour une durée de 12 mois. A mon retour, j’ai pu réintégrer l’école Rockefeller directement en 2ème année, terminer mon cursus et sortir diplômé en 1991. J’ai tout de suite été embauché aux Hospices Civils de Lyon, grande maison dans laquelle j’ai exercé pendant 30 ans. J’exerçais en service de réanimation, soins intensifs et au service des urgences. En parallèle, j’étais également formateur pour plusieurs IFSI publics des Hospices Civils de Lyon, ce qui me permettait d’alterner entre exercice de terrain et formation. Il y a deux ans, avec le contexte sanitaire que nous avons connu et une réflexion de mon côté, j’ai réalisé que je souhaitais quitter le secteur public dont j’avais fait un peu le tour et découvrir autre chose. J’ai donc repris contact avec mon ancienne école Rockefeller qui a accepté ma candidature en tant que formateur puis en tant que responsable pédagogique depuis le mois de septembre 2022.
Pourquoi avoir choisi le domaine de la santé ?
C’est un mélange entre le fruit du hasard et un concours de circonstances. Quand j’étais en 1ère, comme beaucoup de jeunes, je cherchais un job d’été pour me faire un peu d’argent et soutenir financièrement mes parents. J’ai donc postulé à l’Hôpital Lyon Sud qui n’était pas très loin de chez moi, dans un service de gériatrie. J’y faisais le ménage. C’est grâce à cette expérience que j’ai découvert le milieu hospitalier, les différents métiers et que j’ai su que je voulais travailler auprès des patients.
Pourquoi être revenu à l’école Rockefeller ?
Mon retour à Rockefeller est purement sentimental et promis je ne dis pas ça parce que je suis interviewé (rires). J’ai vécu de très belles années ici et je souhaitais revenir mais cette fois-ci de l’autre côté du bureau, en tant que formateur. De plus, j’arrive en fin de carrière, il me reste 6 ou 7 ans à travailler avant de partir à la retraite et je trouvais que c’était le bon moment pour revenir aux sources.
Parlez-nous de votre enseignement au sein de l’école Rockefeller. Quelles étaient vos spécialités ?
Même si je suis intervenu sur quasiment toutes les unités d’enseignement, j’avais effectivement une petite préférence pour certaines. Notamment celles qui touchaient à l’anatomie, la physiologie, la pharmacologie, les soins d’urgence évidemment et puis de par mon expérience en réanimation traumatologie, tout ce qui touchait à l’orthopédie, la chirurgie digestive ou même encore la cardiologie. D’autre part, dans le cadre de ma carrière, j’ai pu suivre et valider un DU de simulation en santé qui m’a ouvert des portes autour des enseignements entre autres en soins relationnels.
Quelles valeurs inculquez-vous à vos étudiants ?
Les valeurs c’est ce qui tient l’ensemble du métier : valeurs de bienveillance, d’humanité, être tourné vers l’autre. C’est aujourd’hui impensable de vouloir exercer ce métier sans partager ces valeurs-là. On peut avoir des compétences techniques et des connaissances métier, pour ce faire, on travaille, on apprend, on pratique, ça c’est une chose. Mais tout le reste, ce que l’on ne voit pas, les petits gestes, les paroles, les sourires, le temps passé avec un patient pour discuter de tout et de rien, lui apporter quelques minutes en dehors des soins dans sa journée, c’est essentiel.
En tant qu’ancien formateur et professionnel du milieu hospitalier, quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés de l’école Rockefeller ?
On ne va pas se mentir, le métier d’infirmier aujourd’hui et les conditions de travail sont difficiles. Je ne vais donc jamais dire à mes étudiants que tout va être génial, qu’ils vont s’amuser dans leur vie professionnelle, car ce n’est pas le cas. Mais le métier d’infirmier, c’est aussi un métier passion très enrichissant aussi bien sur le plan professionnel qu’humain. La seule chose que j’ai donc envie de leur dire, c’est de choisir un environnement de travail dans lequel ils seront bien, dans lequel ils ont envie d’être. Il ne faut pas faire un choix par défaut mais un choix qui soit en adéquation avec leurs valeurs, leurs envies, un endroit où ils auront du plaisir à travailler.